S’il est bien une légende que l’on sait fondée, c’est bien celle du brochet d’un mètre qui suit le leurre jusqu’au bateau. Qui ne l’a jamais vu ? Il serait donc ridicule de vouloir nier l’existence de ce poisson bien connu de presque tous les pêcheurs, d’autant que ses rencontres avec l’homme sont nombreuses. Mais cela ne doit pas minimiser les mystères entourant ce brochet :
- pourquoi a-t-il ses têtes, certains pêcheurs le voyant plusieurs fois par sortie suivre leur leurre et d’autres jamais ?
- pourquoi sa croissance semble-t-elle s’être arrêtée aux alentours de 101 ou 103cm « au moins » ?
- et surtout comment se déplace-t-il si vite d’une commune à l’autre ?
Un exemple de cette vélocité qui pourrait bien passer pour de l’ubiquité, quand Robert raconte : « On ne prenait pas un poisson. L’heure de rentrée arrivait, on m’attendait pour le rôti. C’est alors, au moment précis où mon collègue de pêche était coincé à l’arrière du bateau pour uriner, que je l’ai vu derrière mon leurre. Il a suivi mon leurre jusqu’à l’anneau de tête, puis est reparti comme il est venu. Je suis vraiment un chat noir ! »
Un chat noir, oui, car Robert a vu le brochet suiveur pas moins de cinquante fois cette année, dans nombre de plans d’eau différents. Mais le plus incroyable est que presque exactement au même moment, à cent cinquante kilomètres de là, Xavier était confortablement installé sur son float tube sur sa rivière préférée, quand il vit apparaître le monstre derrière son popper. Là encore, et comme plusieurs fois par an au même endroit, Xavier vit le poisson, distinctement, « comme je vous vois » précisa-t-il par téléphone, observer de longues secondes le popper. Est-il attiré par le float tube Madcat de Xavier et son vert si caractéristique ? Nul ne sait, tant Xavier est le seul avec son père, presque trente ans plus tôt, à avoir vu le brochet métré suivre son leurre sur cette portion de rivière.
Le mystère reste donc entier, mais que dire de l’impénétrabilité de n’énigme de cet autre brochet « énorme », qui n’attaque les leurres que pour se décrocher quelques secondes plus tard ? Décidément, la science n’en a pas fini de voir son claquet rabaissé.