D’ailleurs, pourquoi Rad ? Pour « rat 3D ». Car Savage Gear a eu recours comme à son habitude à l’emploi du scanner 3D pour modéliser son leurre. Mais alors que la chose n’était pas vraiment probante avec le Suicide Duck, le réalisme du rat est véritablement à tomber. Il faut dire que Savage Gear s’est offert un luxe de détails pour remporter son pari : pattes avant et arrières souples (et extrêmement réussies !), queue souple interchangeable, moustaches en nylon, oreilles souples, corps articulé… Vraiment, le niveau de réalisme n’a rien de comparable.
Là encore, Savage Gear n’est pas seule en course. Spro avait sorti en 2014 son propre rat, le BBZ-1 Rat, lui aussi articulé, lui aussi dessiné par un grand nom (Bill Siemantel), mais là encore, et si c’est un excellent leurre, le niveau de détail et d’agrément pour la pêche n’est pas le même. Mads Grosell a en effet choisi de doubler l’articulation centrale (au lieu d’une seule jointure pour Spro) et de l’équiper d’un tissu nylon (comme sur le Seven Biwaa ou le Viper Effzett) plutôt qu’une simple charnière métallique. C’est beaucoup plus qualitatif, et l’action de nage nous semble bien meilleure aussi :
De plus, le Rad est plus polyvalent que BBZ-1 Rat. C’est d’abord à la fois un leurre de surface et un fantastique poisson-nageur. Avec un peu d’habitude, on peut le faire splasher au moment où il plonge la tête sous l’eau (surtout si la ligne est nouée au niveau de la bavette) — c’est vraiment comme d’observer un vrai rongeur. Ensuite, il peut nager aux alentours d’un mètre de profondeur, cette profondeur de nage variant avec le point d’attache : subsurface quand la ligne est nouée sur le nez, wakebait quand elle est reliée à la bavette.
Contrairement au Suicide Duck, le Rad SG excelle en grande taille (30cm pour 86g), la petite taille (20cm pour 32g) ne comprenant pas la possibilité d’armer le leurre weedless avec le triple clipsé sur le dos. Et s’il est disponible en quatre couleurs, de vous à nous le brown est tellement réussi…
Il faut ajouter qu’un ingénieux système permet de changer la queue en un tour de main, et qu’un kit d’accessoires de rechange (oreilles, pattes, queue) vous permettra de toujours le maintenir en bon état. Car il est vrai qu’il est agréable à voir !
Principal point négatif maintenant : le prix. S’il est clair que 19,9€ pour la petite taille du Suicide Duck, celle que nous préconisons, reste raisonnable, le Rad de 30cm, le plus polyvalent des deux tailles, coûte 10€ de plus, ce qui porte le prix du leurre à 29,9€. Un peu douloureux… et pourtant, un Spro BBZ-1 Rat de seulement 12cm coûte presque aussi cher… Si bien que si vous souhaitez acheter une imitation de rat, il n’est aucune raison d’hésiter entre Spro et SG, mais il vous faudra débourser un peu pour vous faire plaisir.
Enfin, si nous voulons ramener la comparaison entre le Suicide Duck et le Rad, pour nous il est acquis que s’il fallait faire un choix entre les deux, le Rad 30cm est de loin le plus intéressant pour la pêche mais aussi techniquement le plus réussi, tandis que le Suicide Duck de 10cm est plus intéressant à nos yeux. Bref, préparez vos 30€ !