Powerfishing en nymphe — un trashfly bien senti

FullSizeRenderJe reste un pêcheur aux leurres. En pêchant trash fly, je ne me suis pas mis à la mouche, c’est la mouche qui s’est mise au leurre — et pas seulement au leurre. Trash fly est le titre d’une démultiplication. Aussi, quand je tiens mon Exquisit Fly, je ne suis pas un autre que celui qui jerke. Et pas besoin de streamer pour cela — en fait ne vois-je plus très bien la distance qui sépare la mouche du leurre. Aussi le powerfishing fait-il partie de ma démarche.

J’imagine que cette approche a un nom dans la terminologie mouche — mais à vrai dire je m’en fous.

Il y a des fois où l’on n’a pas envie de s’entêter des heures sur un poisson qui ne veut pas mordre. « Tu ne veux pas ? Ok, la rivière est pleine de poisson ! » comme on dit quand on quitte une fille. « Si ce n’est pas toi, ce sera un autre. » C’est cela le powerfishing : la recherche du poisson actif. Mais c’est aussi plus que cela, c’est aussi manière de harceler les poissons jusqu’à les rendre actifs, quoique je crois qu’avec nos potes les chevesnes ça ne s’y prête pas tant — quoi que… A voir.

FullSizeRender[2]Reste qu’il n’est pas une démarche idiote, ou un pis-aller, de se concentrer sur les poissons les plus actifs. Mais cela exige une bonne rapidité d’exécution pour pouvoir être efficace. Exit donc les sèches, qui d’une part doivent être régulièrement séchées justement par des faux-lancés, et qui s’inscrivent dans une temporalité plus longue et sont plus contraignantes. On utilisera des nymphes, et en remontant le courant.

Pourquoi remonter le courant ? D’abord parce que les poissons réellement actifs se tiennent le nez vers l’amont pour s’alimenter. Ensuite, et c’est lié à la première raison, parce qu’il nous faut suffisamment peu de soie sortie pour n’avoir jamais à effectuer de faux-lancés. On se tiendra donc assez près de la nymphe ; il faut alors mettre en quelque sorte le courant entre les poissons et soi. Donc : pas de faux-lancer — la nymphe sortie de l’eau y retourne aussitôt. Pas de soie de réserve entre la main et le moulinet, pas de chichi, on pose et on relève.

Si vous m’avez suivi, cela implique que la nymphe passe très peu de temps dans l’eau. C’est exact : quelques secondes en fait. Il faut donc choisir une nymphe qui coulera plus ou moins vite en fonction de la profondeur et de la force du courant. L’idée est qu’on relance dès qu’elle touche le fond. C’est la descente de la nymphe le temps de pêche.

L’idée est de multiplier les posés sans trop se soucier de ce que font les poissons. De toutes façons, le poisson se ferrera bien tout seul quand vous relèverez la main pour récupérer la nymphe.IMG_4335

Mieux vaut se concentrer pour anticiper sa propre trajectoire dans la rivière, car vous allez en effet ne jamais cesser de marcher. Lentement, pour ne pas effrayer les poissons ou tomber, mais continuellement.

Le mieux est quand même d’être sûr du choix de sa nymphe. Je vous conseille de la tester avec les petits chevesnes sur le bord. S’ils ne manifestent aucun intérêt pour elle, c’est mal engagé et même très mauvais signe. Normalement, ils doivent se jeter sur elle. Ca ne veut pas dire que les gros sujets auront le même enthousiaste pour votre nymphe, mais il est rare qu’une nymphe laissant froid les juvéniles intéresse les plus gros. Cette dernière affirmation se nuance, mais mieux vaut commencer sur ces bases. De toutes manières, si au bout de vingt minutes de pêche vous n’avez aucune touche, il est préférable de changer de nymphe.

D’autant que le procédé consiste justement à obtenir des touches ­­— plein ! De cette manière, on peut vraiment faire des cartons, et toute la journée. Avec de jolies surprises ! Car en passant très vite devant le nez des poissons, la nymphe leur laisse aussi peu de temps pour réfléchir. Certaines gros chubs s’y laissent plus facilement prendre.

Les commentaires sont clos.