Qu’est-ce qu’un pattern ? (part.2) Ni trop ni trop peu !

Nous devons maintenant approfondir la première partie de notre article sur les patterns.

On peut aborder une partie de pêche en s’en remettant totalement à son leurre, et le lancer comme une incantation à l’intention des poissons. Mais c’est encore tâtonner dans le noir. Inversement, adopter un pattern ne résout pas tous les problèmes, c’est juste un lampadaire posé dans les ténèbres. Mais si les poissons sont dessous ils sont à vous. C’est pourquoi la première chose à retenir est que plus on dispose de patterns, donc de lampadaires, plus il vous sera facile d’avoir des résultats. Là, on peut parler des clefs de Dubreuil pour évoquer un « trousseau de patterns ». Car combien de fois vous êtes-vous rendus au bord de l’eau avec une idée en tête, une canne, quelques leurres tous similaires, en vous disant : « de toutes façons ça va mordre comme ça ? » Souvent. Trop souvent. Et admettez que cela s’est aussi fréquemment soldé par un échec, car il est difficile de changer son fusil d’épaule quand on n’a apporté que des leurres de surface ou qu’il faut soudainement animer des jigs de vingt-huit grammes avec une spinning medium light

IMG_4329Mais inversement, si ce trousseau vous permet d’ouvrir des portes, il peut aussi vous faire perdre un temps fou et passer à côté de votre sortie. Car essayer des clefs et des serrures prend un certain temps. Il faut donc préalablement trier et écarter du trousseau des patterns. On peut par exemple sans risque affirmer qu’au printemps les poissons ne sont pas logés trop profondément, ou qu’à la truite un swimbait de deux-cents grammes est rarement la clef. Tout le jeu consistera donc à emporter suffisamment de patterns avec soi…tout en ayant éliminé un maximum. Si vous ne faîtes pas cela, soit vous vous en remettez pieusement à votre leurre et vous vous exposez à bien des déceptions, soit vous junk fishez et c’est un cas particulier. Soit encore, et c’est le défaut le plus courant des pêcheurs, vous neutralisez en fait le pouvoir des patterns. Car en choisissant trop de patterns, vous augmentez dans les mêmes proportions vos chances de réussites et d’échecs. En effet, revenons dans la boîte de nuit. Ce soir-là, David Dubreuil a bien failli finir bredouille. Oui, même lui… Son erreur a été de ne pas pré-fisher suffisamment les semaines précédentes. Il manquait d’informations, et cela l’a incité, consciemment ou non, a appliquer trop de patterns. Un coup il jouait la carte de l’humour, puis du romantisme, avant d’essayer de proposer tout simplement de l’argent… En tout, une douzaine d’approches, très longues à mettre en œuvre, si bien que les dernières danses arrivèrent avant qu’il n’ait affiné son approche ! Finalement, il s’aperçut que le pattern était tout simplement sourire + mot gentil + invitation à parler des soldes (un classique, pourtant !). Il l’avait même testé en début de soirée ! Mais il était trop tôt, à l’ouverture de la boîte le bon pattern était alors carte bleue + bouteille de Champagne, et il faillit bien complètement passer à côté de sa pêche en essais futiles… Voilà pourquoi limiter son trousseau est tout aussi important que de l’étoffer. Oui, car à l’inverse, comment ne pas citer ce décrochage inouï de Numa, simplement parce qu’il avait oublié de prendre ses fausses cartes de visite de chirurgien plastique !

Un Commentaire

  1. très très bon article

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