Ant Glascoe Jr : Hard rock fishing ?

Ant Glascoe Jr est une figure de la pêche outre-manche. Sa dégaine, son art de vivre, son humour, ses facéties l’ont rendu célèbre bien au-delà de son île. C’est aussi un personnage attachant et profondément humain, et, ce qui ne gâche rien, un pêcheur de talent. Un pêcheur qui nous montre aussi que lorsqu’on n’a pas la chance de vivre près de fabuleux postes de pêche, on peut tout de même remplir son existence de pêcheur en nourrissant sa passion de ses autres passions. Rencontre avec un type pas comme les autres.

P : Bonjour Ant, c’est un plaisir que de t’interviewer aujourd’hui. Tout d’abord, Ant Glascow, est-ce ton véritable nom complet ?

topAnt : Tout d’abord, s’il te plaît, laisse-moi te dire : que Dieu bénisse la France ! Nos pensées sont avec vous. Je réponds à cette interview au lendemain des attentats, et je suis encore profondément choqué. Merci aussi de me faire l’honneur d’être interviewé par le fondateur du magazine dont j’ai toujours été un grand fan (ndla : Predators), bien que mon français soit vraiment naze !

Mon vrai nom est Anthony James David Glascoe Junior, c’est donc Ant Glascoe JR pour faire court et pour me distinguer de mon vieux : Ant Glascoe Senior.

P : Peux-tu nous décrire la ville où tu habites, et ses spots de pêche ?

Ant : Ma ville, Manchester, est horrible, le trou de l’enfer mon gars, mais j’aime cet endroit ! Nous avons de quoi pêcher, tat-jpgmais c’est plutôt dur, alors mieux vaut connaître les coins. D’ailleurs, de nos jours, nous gardons nos spots de pêche top secret, nous y sommes contraints par la pression de pêche grandissante. Je veux dire : pas seulement le nombre de pêcheurs, mais aussi le fait que la plupart des poissons finissent dans le barbecue… Ceci dit, nous avons un réseau canalisé important, et dans les trois kilomètres aux alentours on trouve de nombreux réservoirs. Nous sommes donc assez chanceux.

P : Tu es un personnage à la fois atypique et symptomatique. Tu n’es en effet ni un compétiteur, ni un journaliste, en fait, ta renommée, tu la dois à toi-même. T’attendais-tu à devenir si populaire ?

plebsssssAnt : En fait, j’ai commencé à écrire quand j’étais jeune pour un journal local de la pêche que j’aimais beaucoup. On y relatait surtout des aventures de pêche. J’ai vraiment aimé écrire, cela m’a tout de même apporté une petite réputation dans le monde de la pêche du brochet. Puis ma vie est redevenue plus normale et anonyme. Facebook est arrivé beaucoup plus tard. En fait, mon vieux copain Mads Grosell a mis un certain temps à me convaincre de créer un profil ! Aussi, je ne sais pas avec certitude pourquoi je suis populaire sur Facebook, car je suis juste un gars normal qui va à la pêche. Certaines personnes diront que c’est parce que je suis sexy (rires), et puis il y a la barbe… Ou peut-être est-ce parce que je suis gros… collectionneur de leurres ? En tout cas, j’ai eu la chance d’être impliqué dans la création de DVD et de travailler avec de grandes équipes de tournage. Je travaille par exemple très étroitement avec Sky Sports TV, pour qui je réalise quelques shows de pêche. Ils savent que j’aime la musique, aussi suis-je royalement habilité à choisir mes pistes sonores : Lynyrd Skynyrd était mon choix. On m’a alors demandé de travailler avec la BBC, sur une émission de télévision appelée « The One Show », et c’était génial !

P : Dire que tu es devenu célèbre avec Facebook, c’est donc dire que tu as une personnalité un peu spéciale. Es-tu réellement un un hardrocker ?

Ant : Je ne dirais pas que je suis célèbre. De plus, je commence tout juste à être visible dans les revues britanniques. J’aime le rock, le métal, et j’essaye de rester moi-même. Voilà tout.

P : Le fait étonnant, donc, pour reprendre ce que nous disions plus haut, c’est que tu ne sembles pas avoir besoin de prendre du poisson pour être suivi. Comment expliques-tu cet engouement pour ce journal non-intime que tu tiens et qui est ta page Facebook ?

Ant : Je ne cherchais pas à me rendre célèbre dans le monde de la pêche. Je pêche depuis 1984, j’ai donc commencé très tôt, car je viens d’une famille de pêcheurs passionnés. Si je suis célèbre… c’est fou d’y penser ! Ecoute, j’étais à Las Vegas il y a quelques années, pour filer un coup de main à Costa, et j’étais étonné de voir que beaucoup de pro-anglers me reconnaissaient ! Peut-être à nouveau la barbe, ou, tu as raison, mes publications très « sauvages » sur Facebook.

P : L’intérêt que tu suscites autour de ta personne est donc entièrement faite de la narration de ton quotidien : tes goûts musicaux, tes sorties en ville, tes sorties de pêche, tes sorties shopping, ton dressing, etc. Peut-être pourrais-tu nous en dire plus à ce sujet : qu’est-ce que tu aimes et qu’est-ce que tu détestes dans la vie ?

Ant : Tu sais comme moi que Facebook est une chouette merde. On y trouve de super trucs, mais aussi plein de détritus et madsde complets trous du cul ! Or, j’ai un style de vie à l’opposée de la cyber-existence : beaucoup de musique, de concerts, de pêche, de fêtes, de bouffes entre potes, et diverses autres choses qui semblent farfelues de nos jours, mais que je tiens paradoxalement à partager sur Facebook qui est aux antipodes de tout ceci. J’ai même songé à faire un compte séparé, entièrement dédié à la pêche, et garder ma vie privée pour mes amis et ma famille, mais il est trop tard, je pense. Mais je suis un type très simple, j’aime la vie et j’ai conscience de sa brièveté. Et puis je déteste ABBA, aussi, c’est tout que je peux dire !

P : Tu nous donnes un lien vers ton morceau préféré ?

Ant : Waou ! Ma chanson préférée ? C’est une torture pour moi ! J’ai tellement de potes qui viennent de l’industrie du disque et qui ont fait des choses superbes ! C’est difficile de choisir… J’aime le rock du sud, comme Lynyrd Skynyrd, Skinny Molly, The Allman Brothers, Steve Earle, Blackberry Smoke, etc., mais ma chanson, celle que j’écoute le plus en ce moment, c’est Skinny Molly avec « If the going gets tough, the tough goes fishing ». Un putain de morceau, que nous appelons entre nous « la chanson d’Ant Glascoe Jr. » ! Mon vieux pote et ex-guitariste de Skinny Molly est aussi un pêcheur passionné. Il a écrit ce morceau pour le nouvel album, intitulé « Here for a good Time ».

A suivre…

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