Les scientifiques de l’Université de Lille, département de Sociologie, sont formels : la fermeture du carnassier, période de stress intense pour les pêcheurs, provoquerait d’immenses dégâts dans le tissu social. Selon une étude réalisée par quarante doctorants et une doctorante, il serait, d’un point de vue macro, et toutes choses égales par ailleurs, préférables de s’en prendre à ses enfants plutôt que de poster sur Facebook… Explications.
« Les enfants dans notre société ne peuvent pas divorcer des parents. Ils sont donc structurellement un meilleur défouloir que les amis, qui peuvent du jour au lendemain vous tourner le dos, pour un mot sur les Gilets Jaunes, un poisson pêché pré-spawn ou une remarque venimeuse sur la laideur d’une canne verte. » Cette conclusion, pour le moins peu politiquement correcte, fera sans doute bondir les tenants de la pensée unique, mais la parole scientifique s’en moque : « Faites votre choix : une taloche n’a jamais tué personne, alors que la solitude oui. Vos enfants ne partiront pas pour une taloche ou une brûlure de cigarette, surtout si vous visez une partie du corps cachée par des vêtements. »
Quant à l’objection particulièrement machiste selon laquelle il serait préférable de s’en prendre à un adulte, donc par exemple à son épouse, les doctorants répliquent : « Non. L’expérience a prouvé que certaines femmes finissaient par porter plainte, ou pire : par partir. De plus, il ne faut pas sous-estimer le poids d’une poêle en fonte. Enfin, imaginez que cette p… que votre épouse se venge en vous trompant avec votre meilleur ami ? Vous aurez perdu le beurre et l’argent du beurre, et vous retrouverez tout seul avec des gamins qui hurlent et pour vous la fermeture du carnassier durera toute la vie… ».
L’argumentation est implacable et Gaëtan, 39ans, un des cobayes de l’expérience, confirme la théorie : « Maintenant, chaque fois que je vois un connard, généralement mon débile de cousin Joseph, poster une photo de brochet au mois de mars, plutôt que de lui dore ce que je pense en commentaire, je mets un puissant Yoko Geri à ma fille de six ans. Comme ça le dimanche je continue à prendre l’apéro chez mon cousin, et tout se passe pour le mieux. »
Avant de quitter la fac de Lille et ses brillants étudiants, nous leur avons demandé un dernier conseils. Ils nous ont répondu : « Si vous frappez vos enfants, ce que nous conseillons est de ne pas attendre d’être excédé, surtout quand vient le moment où les bass montent sur les nids. Si vous vous retenez trop devant les images de poissons pris sur les nids, vous risquez d’infliger des blessures à vos enfants que les instituteurs, cette police de la pensée, souvent des gens de gauche, des islamophiles, ne manqueront pas de relever pour vous dénoncer à la police ! Aussi, dès le premier signe d’agacement devant un drop shot de verre de terre, levez vous, inspectez la chambre des enfants — il y a forcément un jouet mal rangé qui vous permettra d’éliminer cette petite frustration. »
Une information de l’agorafishing