S’il est bien un leurre redoutable pour le brochet, c’est bien le jerkbait. Si vous voyagez en Suède, en Irlande, vous serez surpris de constater que les guides y emploient deux principaux leurres : le 4play Savage Gear et les jerkbaits. Mais savez-vous que son efficacité, le jerkbait le doit à sa simplicité et une méthode qui lui est directement adossée ?
Commençons par faire les présentations. Un jerkbait, c’est un leurre qui accepte le jerking. Le jerking, c’est une certaine action de la canne vers le bas et que vous connaissez. Par « accepter le jerking », on entend que le leurre va se mettre à nager de gauche à droite, façon « walking the dog » — vous connaissez aussi. Un stickbait pourtant n’est pas un jerkbait, parce qu’il ne se jerke pas, mais se twitche. Twitching et jerking sont deux choses différentes. Dans la même idée, il ne faut pas confondre forme et utilisation. « Jerkbait » renvoie à une utilisation. « Minnow » à une forme. Certains jerkbaits sont des minnows, mais tous les minnows ne sont pas des jerkbaits. C’est pourquoi on trouve parmi les jerkbaits quelques minnows (Prey SG, Pointer Lucky Craft, Highback Effzett) mais aussi d’autres formes comme celles qui nous intéressent aujourd’hui, et qui seraient plus proche du shad (CWC Buster Jerk, SG Jerkster, Effzett Jerkstar, etc.).
Nous parlerons donc aujourd’hui plutôt de ces derniers, qui mesurent généralement entre quatorze et dix-neuf centimètres, et qui sont tout spécialement dédiés à la pêche du brochet. Car, et peu de gens le savent, il y a un véritable mode d’emploi de ces leurres qui permet en très peu d’heures de pêche de cerner les attentes des brochets.
Pour ce faire, le jerkbaiting se range derrière un processus de réduction très binaire de la pêche du brochet. Or, quand on a compris de quoi il retourne, on comprend immédiatement la raison d’être des gammes actuelles et des rares innovations du marché, on comprend même mieux pourquoi les innovations sont rares : elles sont le plus souvent inutiles.
Il y a trois paramètres à prendre en compte, chacun pouvant se réduire à deux options extrêmes :
- coloris : naturel ou agressif ?
- animation : serrée ou large ?
- sonorité : rattling ou silent ?
Le premier point, tout le monde le comprend aisément. Certains jours ou dans certaines eaux, les brochets veulent des coloris naturels, d’autres fois et ailleurs des coloris flashy. C’est d’ailleurs pourquoi CWC propose un tel catalogue de coloris : d’une part son Buster Jerk n’évolue absolument pas, et d’autre part, que votre coloris soit comme ceci ou comme cela ne change pas grand-chose sitôt qu’on peut le ranger dans l’une ou l’autre des catégories « naturel » ou « agressif ». Toutefois, je ne vais pas vous mentir, mieux vaut en rester à des coloris prudents et classiques, mais certains jours de petites variations de coloris peuvent rapporter plus d’attaques. Certains sites ont aussi leur coloris, on connaît tous cela, mais restons sur l’hypothèse qu’on ne sache rien du site et dans l’ensemble : si vous m’avez suivi, vous avez maintenant deux jerkbaits dans votre boîte : un coloris flashy, un coloris naturel. Première alternative résolue.
La semaine prochaine, nous parlerons animation !