Le Club Halieutique s’est réuni le 17 octobre dernier à la Grande Motte. La grande messe des décisionnaires-pour-nous a rappelé fermement que les APPMA non encore réciprocitaires sur leurs « grandes surfaces » devaient se soumettre à la nouvelle orthodoxie, et ce au plus vite. Les seules options permises sont la pêche de nuit et la pêche en float tube, mais, précise aussitôt le compte-rendu, « il serait souhaitable de ne pas voir ses deux dernières options se développer. » La rivière n’est pas encore aux pêcheurs. Pour l’instant, elle est à ses élus.
La bonne nouvelle, c’est que le prix du permis n’évoluera pas… jusqu’en 2020€, où il pourrait augmenter de 3€. Conscients que cette nouvelle hausse va faire grogner, Jean-Louis Molinié, imitant Macron qui ne voyait pas en quoi 5€ de plus ou de moins sur les APL pouvaient changer quelque chose, nous apprend qu’un ouvrier au SMIC continue en fait de travailler un peu plus de 9h dans l’année pour payer son permis de pêche, et que, donc, il n’y a pas de quoi en faire un fromage. Ou alors un fromage très bon marché. Disons un Babibel.
De toutes façons, Claude Roustan, lui, a fait sa propre petite étude dans sa tête, et ses conclusions n’appellent à aucun commentaire : « le prix de la carte de pêche n’est pas un vrai motif de refus. » Norbert Delphin tente bien d’avancer qu’il faudrait quand même essayer de justifier chaque hausse de coût du permis, mais Roustan trouve visiblement qu’il manque de couilles : « nous sommes toujours très frileux dès que nous parlons d’augmentation ». Norbert doit être nouveau dans le game, ou un peu repenti, il faudra penser à l’évincer.
L’assemblée des administrateurs, n’écoutant alors que son courage, « ne fait aucune observation sur ces propositions de tarif pour 2020. Elles sont adoptées à l’unanimité. » Comme l’a dit Roustan, le prix des permis n’est pas un frein à la vente des cartes interfédérales, qui devraient toutefois se stabiliser en fin d’année 2018 à – 3,5%.
Autre point intéressant : la souveraineté des APPMA. Le Conseil d’Etat avait retoqué la Fédération qui demandait ni plus ni moins que les AAPPMA perdent leur souveraineté sur leur territoire. En effet, les pêcheurs adhèrent à une AAPPMA, pas à une Fédération. Roustan, qui regrette amèrement l’aspect démocratique de cette organisation de la pêche en France, précise que les moyens de coercition existent heureusement pour faire plier les AAPPMA, comme la préemption des baux de pêche. Le conseil note alors, sans pouvoir se l’expliquer, qu’aucune Fédération non réciprocitaire n’a demandé son adhésion au Club Halieutique. Mais qu’est-ce qui retient les gens de se jeter dans les bras de Roustan ? Nous ne voyons aucune explication.
On apprend ensuite que la FNPF maintient sa participation au Tour de France, avec une participation du Club Halieutique de 60 000€ (ça fait combien d’heures au SMIC ça ?), etc.
Etc.
Etc.